Ce mardi 10 novembre 2015, plus de soixante dix personnes se sont retrouvées à la salle des fêtes pour découvrir la vie une figure emblématique de Cauroir: Yvonne Pagniez.

Ce mardi 10 novembre 2015, plus de soixante dix personnes se sont retrouvées à la salle des fêtes pour découvrir la vie une figure emblématique de Cauroir: Yvonne Pagniez.

En présence d’Yves Pagniez, le fils de Madame Yvonne Pagniez, Monsieur André Dromard, ancien maire de Carnières et membre de la société d’émulation et des Amis du Cambrésis, nous a raconté, avec beaucoup d’émotion, la vie de cette écrivaine, résistante, philosophe, née au petit Cauroir le 10 août 1896.


Madame Pagniez a obtenu son bac en 1914, chose rare en ce début de siècle, surtout pour une femme.
Féministe, elle s’est toujours battue pour le droit des femmes.
Au cours de la guerre 14/18, elle refuse d’être un témoin passif des événements et décide de se former à l’espionnage. Elle parle Allemand, ce qui est un atout.
Après la guerre, elle reprend des études supérieures jusqu’à la licence de philosophie.
Militante, elle mène aussi une carrière d’écrivain et la Bretagne est souvent sa source d’inspiration.
Quand survient la seconde guerre mondiale, elle entre en résistance avant l’appel du général de Gaulle en étant partisane du réseau Kléber. Elle fournit des renseignements sur le mur de l’Atlantique et les allées et venues des troupes allemandes.
Elle est arrêtée par la gestapo le 3 juin 1944 et déportée au camp de concentration de Ravensbrück, d’où elle parvient à s’évader au cours d’un transfert.
Elle raconte tout cela dans son livre : Evasion 44, publié en 1949.
Après la guerre, elle devient correspondante de guerre au Viêtnam et en Algérie.
Elle se retire ensuite en Bretagne et continue de travailler au rapprochement franco-allemand.
La sagesse philosophique lui a permis de comprendre et d’accepter l’inacceptable.
Lors de sa fuite du camp et de son évasion vers Berlin, elle rencontre des Allemands qui l’aident et la bouleversent : « A cause de vous, dit-elle, jamais je ne vouerai à l’anathème votre pays dont j’ai tant souffert, mais qui produit de telles âmes, par qui la haine est effacée de la terre »
Elle meurt en 1981 et laisse derrière elle une œuvre conséquente (plus de 15 ouvrages).
Son écriture est raffinée et profonde. Un dictionnaire à portée de main est souvent utile…


Monsieur Dromard est un passionné et durant 2h30 de conférence, il a su captiver son auditoire avec l’histoire de la «  Grande Dame de Cauroir ».

Retrouvez son histoire sur le site dans la rubrique " le village"

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